La DME : apprendre à manger de manière autonome

Sommaire:

Diversification alimentaire : piqûre de rappel
Comprendre le principe de la DME
Pourquoi décider d’adopter la diversification alimentaire menée par l’enfant ?
Commencer la DME : les prérequis
- Pour le nourrisson
- Pour les parents
La diversification alimentaire menée par l’enfant en pratique

Si vous cherchez un moyen d’introduire les aliments complémentaires à votre bébé, la DME peut vous aider à cet effet. À la place de la méthode classique, la diversification alimentaire menée par l’enfant privilégie une alimentation autonome, basée sur le choix du tout-petit. Comment fonctionne-t-elle concrètement ? De quelle façon s’y prendre ? Quelles conditions doit-on respecter ? Et qu’apporte-t-elle réellement aux enfants ? Découvrez ici le guide de la DME.

Diversification alimentaire : piqûre de rappel

Généralement, vers le sixième mois, les parents commencent progressivement à proposer d’autres aliments à leur tout-petit. L’enfant découvre d’abord les purées lisses à l’instar des légumes écrasés et des compotes de fruit.

Lorsque celui-ci atteint les neuf mois, il passe à la consommation de nourritures solides. Les morceaux d’aliments se multiplient dans l’assiette afin d’habituer bébé avec diverses textures et différentes saveurs. C’est ainsi que s’effectue traditionnellement la diversification alimentaire des tout-petits, ceci, jusqu’à ce que la DME apparaisse en 2000.

À l’initiative de Gill Rapley, infirmière de formation, cette nouvelle méthode s’applique de plus en plus en France. Tout se base sur le livre publié par la jeune femme, de l’approche de la DME aux conditions nécessaires à sa pratique.

Comprendre le principe de la DME

C’est simple : vous privilégiez une alimentation autonome de l’enfant au lieu d’un repas imposé. Dès qu’il est en mesure de se nourrir tout seul, autrement dit, à partir de six mois, il peut s’y mettre. Bien entendu, ceci, sous certaines conditions.

Ici, la technique consiste à laisser bébé choisir ce qu’il veut manger parmi les plats servis devant lui. Ces derniers sont semblables au repas de la famille. Par contre, pour des raisons pratiques, chaque aliment doit faire la taille de son poing fermé. De la sorte, vous l’aidez à saisir lui-même les morceaux qu’il désire déguster.

Vous l’aurez compris, avec la diversification alimentaire menée par l’enfant, on oublie les purées, les compotes et les potages. Le lait maternel reste essentiel, mais, en complément, vous initiez déjà votre petit à la découverte d’autres textures plus solides. Ce, selon ses préférences, ses goûts, ainsi que son rythme.

Assurément, un bébé de six mois n’est pas en mesure de s’attaquer à des aliments trop durs. En revanche, l’objectif est de l’initier à des textures ni trop molles, ni trop craquantes. Le fromage, l’aubergine et le poisson en représentent les exemples parfaits.

Pourquoi décider d’adopter la diversification alimentaire menée par l’enfant ?

Dans l’ensemble, l’alimentation autonome ou en pleine conscience (alias DME) agit en faveur de la croissance de l’enfant. Cette méthode aide en effet le tout-petit dans :

La découverte des goûts et des saveurs ;
La mastication ;
Le développement du palais ;
La respiration nasale ;
Le contrôle de l’appétit ;
L’autonomie et l’éveil sensoriel.

D’un autre côté, la diversification alimentaire représente aussi un bon moyen de prévenir, du moins, de limiter la néophobie. Ce refus de goûter à de nouvelles saveurs est un problème commun à la plupart des enfants âgés de deux à trois ans. Mais, l’alimentation autonome permet d’éviter cela, dans le sens où elle apprend au nourrisson à faire confiance à la nourriture.

Par ailleurs, pratiquer la DME est à l’avantage de la famille. Comme le tout-petit devient moins sélectif, il est possible de préparer des repas plus économiques au quotidien. Pour les parents, il devient également plus facile de manger dehors avec les enfants lorsque la situation l’exige.

Commencer la DME : les prérequis

Tous ceux qui désirent appliquer la DME doivent veiller au respect de certaines conditions. Dans les faits, Gill Rapley précise dans son livre l’importance de les remplir afin d’assurer l’efficacité de la méthode. Autrement, la diversification alimentaire menée par l’enfant n’est pas encore recommandée.

Pour le nourrisson

Tout enfant initié à la DME doit au moins atteindre les six mois révolus ET pouvoir s'asseoir tout seul, sans aide. Ces préalables s’imposent dans la mesure où la pratique de l’alimentation autonome requiert l’acquisition de certaines capacités. À savoir :

Le contrôle des mouvements de la tête ;
L’aptitude à saisir et à mettre la nourriture dans la bouche.

C’est uniquement dans ces conditions qu’un bébé peut ingérer correctement les aliments par lui-même.

Naturellement, l’enfant doit aussi être en bonne santé, sans la présence d’une anomalie neuro-développementale ou bien d’hypotonie.

Pour les parents

Tous les parents qui envisagent d’initier leur enfant à la diversification alimentaire sont invités à se préparer au changement qu’elle implique. Chacun doit apprendre à faire confiance à son bébé, à le laisser se nourrir en toute liberté. Autrement dit, la famille doit éviter d’aider le tout-petit à se servir, à saisir les aliments ou à les mettre dans la bouche. À lui seul, il peut très bien le faire.

Face à cette méthode, les uns ont peur que leur nourrisson s’étouffe, les autres appréhendent le désordre après le repas. On vous l’accorde, toutes ces craintes sont tout à fait légitimes. Cependant, rappelez-vous que vous serez à ses côtés pour le surveiller. La perfection, quant à elle, n’existe pas. Il faut permettre à votre bébé de vivre cette expérience, quitte à l’autoriser à réaliser quelques gâchis.

Sachez également que ce sont obligatoirement les parents qui s’occupent de la bonne application de la DME. Ils ne peuvent pas confier cette mission aux grands-parents ou à une crèche, bien que de plus en plus de professionnels y sont formés.