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Les troubles de l'oralité chez l'enfant, c'est quoi ?

Publié le 19 décembre 2022

Photo marine

Marine
Diététicienne-Nutritionniste et Co-fondatrice de Madietenligne

Moment de plaisir, l’instant du repas tourne au calvaire pour certains enfants. Le responsable : les troubles de l’oralité alimentaire (TOA) ou la dysoralité. On met souvent sur le dos de la néophobie le manque d’appétit ainsi que la sélectivité alimentaire du tout-petit. Pourtant, il se peut que ce soit le signe avant-coureur d’un TOA. Comment le reconnaître ? Qu’est-ce qui engendre ce problème ? Quels sont les symptômes qui ne trompent pas ? De quelle manière traiter ce trouble ? Dans le présent article, découvrez tout ce que vous devez savoir à ce sujet.

Les troubles de l’oralité alimentaire en quelques mots 

Le TOA regroupe l’ensemble des dysfonctionnements oraux qu’un enfant rencontre au moment de sa nutrition. Autrement dit, toutes les difficultés d’alimentation par voie orale. Contrairement à la normale, ici, le tout-petit fait face à une anomalie d’ordre sensoriel ou bien moteur, qui l’empêche de se nourrir correctement. En conséquence, pour lui, le repas devient une épreuve pénible au lieu d’être un plaisir.

Ces troubles de l’oralité poussent l’enfant à manger très peu, soit à se limiter uniquement à certains aliments. Par exemple, ceux qu’il arrive facilement à avaler (comme les aliments liquides). Néanmoins, il est utile de préciser qu’il ne s’agit pas de néophobie. À vrai dire, ils sont bien différents. Le TOA résulte d’un trouble déficitaire des sens ou de la fonction motrice qui entraîne l’incapacité du tout-petit à se nourrir convenablement. Quant à l’autre, elle se définit comme la réticence ou le refus à goûter à de nouvelles saveurs.

Pour certains, la dysoralité se remarque très tôt, dès la période de la tétée. Alors que pour d’autres, le problème se manifeste bien plus tard, notamment au cours des différentes étapes alimentaires. Concrètement, comment explique-t-on l’existence de cette anomalie chez les tout-petits ? C’est ce que nous allons découvrir dans le paragraphe ci-après.

Les facteurs à la source de la dysoralité

Plusieurs causes interdépendantes se cachent derrière les troubles de l’oralité alimentaire. En effet, c’est la combinaison de divers facteurs de risque qui entraîne son apparition.

Hypersensibilité ou hyposensibilité sensorielle

Il s’agit d’une difficulté à traiter les informations sensorielles et à les interpréter. Pour cause, l’enfant réagit anormalement aux stimuli buccaux. Il peine par exemple à reconnaître les aliments en bouche et a tendance à les rejeter ou à les avaler rapidement.

Nutrition artificielle précoce ou prolongée

Ce mode d’alimentation risque de favoriser les troubles de l’oralité s’il est pratiqué très tôt ou à long terme. C’est d’ailleurs autant valable pour la nutrition entérale (par sonde) que la nutrition parentérale (dans les veines).

Problèmes organiques

Les tout-petits qui souffrent de malformations congénitales et de pathologie digestive sont plus sujets au TOA. Tout comme ceux qui subissent des anomalies acquises de la déglutition.

Les causes ci-dessous participent également à l’existence des troubles de l’oralité :

  • Déficience motrice ;

  • Encéphalopathies congénitales et acquises ;

  • Manque de dimension relationnelle et affective lors du repas.

Vous l’aurez compris, plusieurs facteurs expliquent la présence du TOA. Voilà pourquoi, d’un enfant à un autre, chaque cas s’avère différent.

Reconnaître les signes précurseurs 

Le diagnostic d’un expert reste le meilleur moyen de savoir si la dysoralité touche votre enfant ou non. Il existe, néanmoins, des symptômes qui vous permettent d’identifier ce dysfonctionnement.

Généralement, les tout-petits atteints de TOA se trouvent dans l’incapacité à téter le sein ou le biberon. S’ils entrent déjà dans le stade de diversification alimentaire, les troubles se traduisent par :

  • L’impossibilité à passer à la cuillère ;

  • La difficulté à manger des morceaux d’aliments ;

  • Des réflexes nauséeux au moment de la nutrition ;

  • Un temps de repas anormalement long (durée entre 1 à 2 h) ;

  • Une sélectivité alimentaire par rapport à certaines saveurs, textures ou odeurs ;

  • Une tendance à stocker la nourriture dans la bouche, ceci, sans l’avaler.

En résumé, on observe un manque d’appétit flagrant, une absence de plaisir et des problèmes comportementaux lors de l’alimentation. A cela peuvent s’ajouter :

  • Une hypersensibilité ou une hyposensibilité de la sphère oro faciale ;

  • Une anomalie des praxies bucco-faciales (déglutition, articulation, langage, etc.) ;

  • Une absence d’exploration orale ;

  • Une tendance à avaler une grande quantité de nourriture, ceci, de façon frénétique.

Bien entendu, la manifestation de quelques symptômes ne signifie pas forcément que votre enfant souffre de dysoralité. Rappelons que les signes ci-dessus peuvent s’apparenter à d’autres pathologies.

En revanche, ce qui est sûr, c’est que les troubles de l’oralité sont susceptibles d'entraver sa croissance et son développement. Heureusement, les parents peuvent s’appuyer sur l’accompagnement des professionnels de santé afin d’aider leur enfant à dépasser ce problème.

Le traitement des troubles de l’oralité 

La prise en charge commence par la réalisation d’un diagnostic effectué par un professionnel de santé. Dans le but d’aboutir à un résultat fiable et correct, il se basera sur plusieurs éléments, à savoir :

  • Les signes observés par les parents ;

  • Le déroulement des étapes de l’alimentation ;

  • L’évaluation de l’alimentation actuelle ;

  • L’étude de la croissance de l’enfant.

Si le dépistage confirme l’existence de troubles de l’oralité, généralement, le traitement s’axera sur la sensibilité alimentaire. Pour ce faire, l’orthophoniste va effectuer un travail au niveau de la langue, du souffle et des lèvres. Afin de faciliter le contact avec les aliments dans la bouche, il va également stimuler les cinq sens du tout-petit. Progressivement, il l’apprend à toucher les aliments, à les sentir et à écouter leur bruit.

Dans la plupart des cas, l’intervention de plusieurs professionnels de santé s’avère nécessaire. Le psychologue, le kinésithérapeute, le diététicien et le psychomotricien jouent par exemple un rôle majeur dans le traitement des troubles de l’oralité.

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Que faire pour prévenir la dysoralité ?

Comme nous parlons d’un dysfonctionnement multifactoriel, il est difficile de le prévenir. Par contre, améliorer la sensorialité de votre enfant peut aider à réduire les risques. Voici quelques conseils afin d’y parvenir.

  • Favoriser le contact avec les aliments de différentes textures

  • Miser sur des présentations ludiques pour l’encourager à manger

  • Développer l’exploration buccale en travaillant sur la mastication

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