De plus en plus mentionné sur les emballages, le Nutriscore se veut pratique pour sélectionner rapidement une marque parmi l’éventail de choix au rayon. Cependant, peut-on réellement se baser sur cette indication pour se nourrir sainement ? Quelles peuvent être les limites de ce système de notation ? Comment l’utiliser de manière efficace pour maintenir une bonne alimentation ? Les réponses.
Le Nutri-Score, une méthode d’appréciation relative
Conçu pour faciliter la compréhension des étiquetages, le Nutri-Score est un logo multicolore qui informe les consommateurs sur la valeur nutritionnelle d’un produit. Le classement se présente en cinq niveaux représentés par des lettres et des couleurs différentes. Du plus apprécié au moins recommandé, un aliment peut avoir un score A en vert foncé, B en vert clair, C en jaune, D en orange et E en rouge.
La classification s’appuie sur les teneurs en nutriments à favoriser et ceux à limiter. Or, le calcul est porté sur 100 g pour les aliments solides ou consistants et sur 100 ml pour les aliments liquides. La portion usuelle recommandée n’est donc pas prise en compte. L’utilisation de ce paramètre s’avère pourtant plus cohérente pour déterminer les apports nutritifs d’un produit.
En effet, pour certains produits, 100 g ou 100 ml peut être représentatif alors que pour d’autres, la consommation excède cette quantité, ou est en dessous. Se référer uniquement au Nutri-Score pour équilibrer son alimentation quotidienne peut en conséquence induire en erreur.
Des éléments nutritionnels mis à l’écart
Le Nutri-Score ne tient pas compte de tous les nutriments contenus dans un aliment. Il donne notamment un aperçu sur la teneur en fibres, en protéines, mais aussi en matières grasses, en sel et en sucre. Les vitamines, les minéraux et les polyphénols sont par contre exclus. Les scores A et B représentent un bon équilibre nutritionnel. Les scores C et D indiquent un équilibre admissible, tandis que E désigne un mauvais équilibre.
De ce fait, certains aliments tels que le fromage, l’huile d’olive ou encore le chocolat obtiennent un D ou un E. Ces aliments sont considérés comme caloriques, riches en matières grasses, en sel ou en sucre, d’où leur faible score. Cependant, ils renferment des éléments nutritifs essentiels. Le calcium contenu dans le lait, l’oméga 9 apporté par l’huile végétale ou encore le magnésium du cacao sont indispensables à l’organisme.
Les consommateurs risquent alors de délaisser des aliments ayant un mauvais nutri-score mais bénéfiques pour une alimentation équilibrée. En outre, ce système d’évaluation ne renseigne pas sur le mode de production qui constitue néanmoins un facteur important de la qualité du produit.
Des critères de notation basée sur la quantité des nutriments
Ce mode de classification des produits négligent des critères potentiels en matière de santé. En effet, l’attribution des scores se fonde sur les aspects quantitatifs des nutriments plutôt que leurs côtés qualitatifs. Toutefois, pour un élément nutritif donné, la consommation en excès de certaines catégories peut nuire à l’organisme.
Pour ce qui est des matières grasses, par exemple, la notation n’évoque aucune distinction entre les acides gras saturés et insaturés. Elle ne permet donc pas l’identification des acides gras trans, pourtant, dits “mauvais cholestérol”. De même, les calories vides et les glucides à valeur nutritionnelle positive subissent une même évaluation. Les protéines dénaturées et celles de qualité ne font également l’objet d’aucune différenciation.
Par ailleurs, le Nutri-Score ne prend pas en compte la présence d’additifs, de colorants artificiels, de conservateurs, et de pesticides. Ces ingrédients, utilisés en grande partie dans les aliments industriels, présentent cependant un danger pour la santé. Ainsi, certains produits ultra-transformés comme les sodas « sans sucre » et à faible valeur calorique obtiennent un B. Pourtant, ces boissons sont “sucrées” aux édulcorants.
Nutriscore : une indication à utiliser à bon escient
Le Nutri-Score attribue les notes à partir des données de compositions nutritionnelles de chaque aliment. Ainsi, le Roquefort est classé E en raison de sa teneur en sel et en gras saturé. Ceci étant, un mauvais Nutri-Score ne signifie pas systématiquement que le produit possède une valeur nutritionnelle pauvre. Cette notation n’informe pas directement si un produit est bon pour la santé.
Il s’agit plutôt d’un outil pour comparer des produits appartenant à une même catégorie ou placés dans un même rayon. Cet étiquetage est aussi efficace pour évaluer différentes marques d’un même produit. Il indique également les aliments à consommer en quantité modérée. En effet, certains nutriments, assimilés en petite quantité, se révèlent utiles à l’organisme.
Par ailleurs, le Nutri-Score incite les fabricants à améliorer leurs produits. Ce système de notation leur permet de réviser les recettes en vue d’obtenir un meilleur score. Une régulation de la teneur en sucre, en sel et en fibres a notamment été constatée pour certaines céréales et collations. De telles modifications contribuent à la proposition d’aliments plus sains et mieux équilibrés.
D’autres systèmes de notation pour compléter le Nutriscore
Ce logo nutritionnel ne doit pas être considéré comme absolu pour le choix des produits alimentaires. Serge Hercberg, créateur du Nutri-Score, explique d’ailleurs qu’un indicateur unique ne suffit pas pour informer à la fois sur la valeur nutritionnelle et la présence d’additifs dans un produit. La sélection rationnelle des aliments requiert donc la considération d’autres labels de qualité.
Aujourd’hui, de nombreux systèmes d’étiquetage permettent de comparer les produits par rapport à :
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Leurs provenances ;
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Leur circuit ;
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Leur mode de production et de fabrication ;
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Leur contribution à la protection de l’environnement ;
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Leur contribution à l’économie nationale ;
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La responsabilité sociale de l’entreprise fabricant.
Les aliments issus de l’agriculture biologique, peu transformés et composés d’ingrédients locaux sont les plus conseillés. De plus, il faut surtout assurer un équilibre optimal des apports nutritifs pour préserver sa santé. Une alimentation riche dépend de la variété d’aliments incluse dans son régime quotidien.
En résumé, le Nutri-Score aide les consommateurs à choisir plus facilement les aliments selon leur composition nutritionnelle. Efficace pour la comparaison de produits similaires, l’utilisation de ce logo doit néanmoins être accompagnée d’autres indicateurs de qualité. De plus, une alimentation équilibrée et un mode de vie sain permettent de garder une bonne santé.
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