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La boulimie : Qu’est-ce que c’est ?

Publié le 5 mai 2021, mis à jour le 10 mars 2023

Photo marine

Marine
Diététicienne Nutritionniste et Co-fondatrice de Madietenligne

La boulimie (aussi appelée boulimie nerveuse) est un trouble du comportement alimentaire fréquent tout comme l’anorexie mentale et l’hyperphagie. Elle se caractérise par l'apparition de “crises” durant lesquelles la personne ingère d’énormes quantités alimentaires avec un sentiment de perte de contrôle.

C'est quoi la boulimie mentale ? Définition

La boulimie fait partie des troubles du comportement alimentaire (TCA). Elle se définit par des crises de boulimie associées à des pulsions alimentaires. La personne boulimique ingère durant ces épisodes une très grande quantité de nourriture dans un temps restreint sans pouvoir s’arrêter, elle ressent alors une perte de contrôle. La crise peut survenir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. S’en suit souvent une honte, une culpabilité, voire un dégoût de soi. Ces épisodes sont suivis de comportements compensatoires inappropriés pour éviter de prendre du poids en éliminant un maximum des calories ingérées (vomissements, utilisation de laxatifs ou diurétiques, activité physique intensive, régime restrictif…). L’entourage des personnes atteintes de boulimie se doutent rarement de la situation, en effet grâce aux comportements compensatoires elle présentent souvent un poids normal (IMC normal), et font leurs crises dans le plus grand secret ce qui favorise leur isolement. Il est fréquent que les personnes souffrant de ce trouble aient par le passé eu recours à de nombreux régimes restrictifs.

Quelle est la différence entre boulimie nerveuse et hyperphagie boulimique ? 

L’hyperphagie boulimique est aussi un trouble du comportement alimentaire. Elle se traduit par des épisodes récurrents de crises de boulimie avec une surconsommation d’aliments dans un laps de temps très court. La différence étant que la personne n’a pas recours à des comportements compensatoires pour éviter de prendre du poids. L’hyperphagie boulimique mène souvent au développement de surpoids voire d’obésité.

Quelle est l’incidence de la boulimie ? 

La boulimie débute souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Selon l’HAS (Haute Autorité de Santé), sa prévalence est de environ 1,5 % des jeunes de 11 à 20 ans. Elle est plus rare chez les garçons (1 garçon pour 3 jeunes filles).

Qu’est-ce que le craving ? 

Le craving (appétit insatiable), est une compulsion de très forte intensité de consommer de façon incontrôlable. On trouve le craving chez de nombreuses addictions car il en est un symptôme : boulimie, tabac, alcool...

Quelles en sont les causes ? 

Les origines exactes de la boulimie sont encore méconnues, mais les recherches mettent en avant une combinaison de facteurs favorisants avec des troubles psychologiques, héréditaires, sociaux ou familiaux.

  • Sur le plan psychologique : manque d’estime de soi, perfectionnisme, syndrome dépressif, souffrance psychique, conformisme, bi-polarité, anxiété et nervosité, troubles de la personnalité, personnalité de type borderline.

  • Au niveau social et familial : isolement, deuil, divorce, ennui, envie de sentir exister, recherche de réconfort.

  • Survenue d’un événement ou choc : stress, maltraitance, violences sexuelles (traumatisme sexuel).

  • Facteurs génétiques : aucun gène n’est encore clairement identifié, mais les études montrent un risque plus important de souffrir de boulimie si une personne de la même famille en souffre. Une autre étude montre des risques plus élevés de concordance chez les jumeaux monozygotes (jumeaux identiques) que chez les dizygotes (jumeaux différents). D’après ces études, il semblerait que la génétique ait un rôle à jouer dans l’apparition de la boulimie.

  • Au niveau neurologique : trouble de la sensation de satiété

  • Activités professionnelles ou sportives nécessitant un contrôle du poids : mannequin, danse classique, gymnastique, courses hippiques, natation synchronisée…

  • Antécédents : nombreux régimes amaigrissants (minceurs) par le passé, anorexie mentale.

Quel est le déroulement d’une crise de boulimie ?

La crise de boulimie se déroule en trois phases :

  • La pré-crise (la phase annonciatrice de la crise à venir) : pulsions alimentaires accompagnées d’une grande anxiété.

  • La crise : le besoin d’assouvir la pulsion alimentaire prend le dessus et la personne ressent une perte de contrôle. Le début de la crise commence au moment où la personne cède à cette envie, elle va alors ingérer une très grande quantité de nourriture souvent riche en calories, plutôt sucrée dans un temps très court, sans forcément ressentir de la faim. La personne boulimique essaie souvent de “se remplir” pour combler un vide intérieur. S'ensuit des comportements compensatoires inappropriés comme des vomissements (vécus comme une purge), prises de laxatifs ou diurétiques…

  • L’après-crise : la personne ressent de la honte, de la culpabilité, voire un dégoût de soi, une fatigue, des douleurs abdominales. Elle essaie ensuite de reprendre le contrôle et que ce soit la dernière crise vécue. Il est difficile de s’en sortir seul et une prise en charge est nécessaire car ces crises font rentrer dans un cercle vicieux.

Quels sont les différents types de boulimie ? 

Il existe trois types de boulimie : la boulimie vomitive, la boulimie non vomitive, l’anorexie-boulimie.

La boulimie vomitive

Il s'agit de crises d'hyperphagie suivie d’un sentiment de honte et de culpabilité. La personne a ensuite recours à des vomissements comme méthode compensatoire pour éviter une prise de poids. Plus rarement, la personne peut utiliser des laxatifs, diurétiques, ou faire une restriction alimentaire.

La boulimie non vomitive (sans vomir)

Ce sont des crises d’hyperphagie boulimique, la personne ingère une grande quantité de nourriture sur un temps très court, jusqu’à ressentir des maux de ventre. La crise n’est suivie d’aucune stratégie compensatoire, de ce fait les personnes souffrant d’hyperphagie présentent souvent un surpoids voire une obésité.

L'anorexie-boulimie

Elle résulte de l'association des symptômes de l’anorexie mentale et de la boulimie. La personne souffre d’anorexie tout en faisant des crises de boulimie.

Quels sont les signaux d’alerte ? 

Une boulimie se définit par une absorption d’une très grande quantité d’aliments dans un laps de temps très court (inférieur à deux heures) avec une sensation de perte de contrôle. Les crises ont lieu une à plusieurs fois par semaine depuis plusieurs mois. Certaines situations ou événements peuvent favoriser la survenue d’une boulimie, voici les signaux d’alerte :

  • Régimes amaigrissants

  • Exclusion alimentaire, recours au laxatifs, diurétiques, compléments alimentaires

  • Isolement

  • Activité physique intensive (exercices physiques excessifs)

  • Entourage inquiet face au comportement alimentaire

  • Irritabilité, tristesse, honte

  • Obsession du poids

  • Signe de Russel : abrasion du dos de la main présente chez les personnes se faisant vomir

  • Augmentation du volume des glandes parotides : appelé parotidomégalie, c’est un signe indirect de la boulimie

Comment se passe le diagnostic de la boulimie ?

Plus la maladie est diagnostiquée tôt, plus la prise en charge est rapide et plus les chances de guérison sont élevées. Il est cependant compliqué d’établir le diagnostic car ces personnes se sentent honteuses et consultent peu. De plus, les crises se font en cachette et l’entourage met des fois longtemps à se douter de quelque chose. Le diagnostic est posé en moyenne 6 ans après le début de la maladie, il repose sur l’association de plusieurs symptômes.

Les symptômes de la boulimie

  • Répétition des crises de boulimie

  • Sensation de perte de contrôle sur la prise de nourriture pendant la crise

  • Comportements compensatoire inappropriés pour éviter une prise de poids (vomissements, prise de laxatifs et / ou diurétiques, exercice physique intense, diètes alimentaires)

  • Fréquence d’au moins 1 épisode de crise de boulimie avec comportements compensatoires par semaine pendant 3 mois

  • Rapport à soi et à son estime personnelle directement en lien avec son image corporelle et son poids

D’autres symptômes sont en corrélation directe

  • Dépression, anxiété

  • Présence d’autres addictions (tabac, alcool…)

  • Troubles des menstruations avec des règles irrégulières (dysménorrhée) ou une absence de règles (aménorrhée)

  • Problèmes dentaires avec une érosion de l’émail des dents due aux vomissements répétés

  • Troubles du rythme cardiaque

  • Troubles rénaux

  • Troubles osseux

  • Troubles dermatologiques

Quelles sont les conséquences sur le long terme ? 

Les crises de boulimie mènent sur le long terme à des complications chez les personnes atteintes de cette maladie :

  • Erosion de l’émail dentaire, caries, lésions des gencives (gingivite), une inflammation de l’oesophage (oesophagite) dus à l’acidité gastrique remontant lors des vomissements

  • Constipation, déshydratation, oedèmes

  • Troubles ioniques pouvant entraîner insuffisance cardiaque et rénale

  • Anémie, tension basse (hypotension)

  • Aménorrhée, baisse de la fertilité

  • Perte de densité osseuse avec risque d’ostéoporose

  • Sur le plan social et psychologique : mauvais estime de soi, anxiété, obsessions, dépression, idée suicidaires, isolement social

Est-ce que la boulimie se soigne ? Les traitements

La prise en charge de la boulimie se fait sur plusieurs années, la volonté du patient de se faire aider est primordiale dans le processus de guérison.

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est celle qui donne le plus de résultats, le psychothérapeute travaille alors sur les schémas de pensée de la personne et sur ses émotions. Certains médecins généralistes prescrivent en parallèle des antidépresseurs ou des anxiolytiques. Une mise en place d'un suivi par un diététicien ou une diététicienne spécialisés en troubles du comportement alimentaire est nécessaire pour réapprendre à s’alimenter de façon saine et équilibrée. Une démarche pluridisciplinaire est essentielle dans le traitement de la boulimie pour aider le patient atteint à retrouver un rapport sain avec la nourriture, retrouver ses sensations alimentaires, faire la paix avec son corps et identifier et traiter le trouble qui se cache derrière cette maladie éprouvante.

Une hospitalisation des patients boulimiques peut être nécessaire en cas d’échec du traitement de la boulimie en ambulatoire, et lorsque les problèmes de santé sont importants aussi bien au niveau psychologique que physique.

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